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La Mouraria s’enroule en écharpe autour de la colline. Sis entre la citadelle qui domine la ville et les quartiers du centre historique.

Ainsi les guides touristiques décrivent-ils ce quartier auquel Léna Durr s’est attachée pendant son mois de résidence à Lisbonne.

Inquisition, peste noire, tremblement de terre de 1755, tsunami et incendie ont ravagés la ville et le quartier où vivaient les Maures. Là sont restées les traces du passé douloureux de Lisbonne. Comme si les fantômes des tragédies séculaires hantaient le présent malgré les hordes de touristes qui s’y pressent aujourd’hui. Est-ce un hasard si l’on dit que le Fado, chant du spleen et de la mélancolie serait né là? Est-ce un hasard si la plus ancienne procession d‘action de grâce face aux épidémies y perdure depuis cinq siècles ?

Ce travail sur l’intimité du quartier, interprétation subjective de ce que l’on y ressent que ce soit mythe ou réalité, parle de ses habitants, de ses travailleurs, du multiculturalisme et d’une apparition mariale. Résultat de rencontres entre des objets, des personnes et des lieux. C'est une histoire presque sans parole, la langue étant étrangère à l’artiste et les lisboètes connus pour ne pas recevoir chez eux. Avoir l’opportunité d’entrer dans leur intimité était un challenge, avec son empathie pour seul bagage. D’où ces fauteuils ou ces chaises vides qui attendent, non des fantômes du passé mais des êtres faits de chairs, de sang et de souvenirs. Là cohabitent, Amalia, Vitorino, Teresa, Ismail, Irène, Luis, Diogo.... Ils sont le reflet, des migrations successives (38 nationalités) depuis le temps où le soleil ne se couchait jamais sur l’empire portugais. La Mouraria dernier quartier ancient et central de cette capitale européenne tente encore de résister aux assauts des promoteurs.

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